Auschwitz II-Birkenau

Les boîtes de Zyklon B, pesticide utilisé pour asphyxier les prisonniers du camp Auschwitz II-Birkenau

Solution finale

En 1941, le camp d’Auschwitz est visité par Heinrich Himmler, homme politique de premier plan d’Allemagne nazie, chargé de la « solution finale de la question juive » en Europe. Au départ, il commande la construction d’un nouveau camp au village de Brzezinka (Birkenau), pour y envoyer des prisonniers de guerre soviétiques. Néanmoins, le même an il décide d’installer à Auschwitz le centre principal de l’extermination des Juifs. Les premières victimes sont ainsi assassinées au tournant de 1941 et 1942. Pourtant, Himmler n’est pas content avec l’efficacité des mesures entreprises – le gaz d’échappement utilisé jusqu’ici pour asphyxier les prisonniers échoue parfois à les tous tuer. Dans la réalisation du plan de l’extermination en masse sur une échelle sans précédent aide alors le commandant du camp souche, Rudolf Höss, qui veut trouver le poison et le mode de son administration les plus efficaces. L’un de ses assistants propose d’utiliser le Zyklon B, un pesticide extrêmement fort et bien connu à l’armée allemande, dont le camp dispose de grandes quantités en stock. Ensuite, il commande à une société allemande de construire un complexe de quatre crématoires où les prisonniers vont être fermés et asphyxiés. Ainsi, depuis la fin de 1942 Auschwitz II-Birkenau devient le lieu d’extermination en masse des Juifs.

Usine de mort

Les wagons à bestiaux avec des Juifs condamnés à l’extermination viennent à Judenrampe, situé le long de la ligne ferroviaire entre Auschwitz I et II. Souvent tous les passagers sont directement envoyés dans les chambres à gaz, mais parfois, en fonction du besoin, la SS fait une sélection dans le but d’isoler les détenus pour des travaux forcés ou pour des expériences médicales, ce qui leur permet de garder leur vie pour quelque temps. Les vieux, les enfants et les malades n’ont pas de chance de survie : ils sont envoyés à mort sans exception. Pour se rendre compte de l’échelle de l’entreprise nazie, il vaut la peine de se référer aux témoignages des survivants : Tomasz Borowski raconte dans ses récits que lors d’un match de foot qu’il jouait avec des prisonniers, le nouveau transport des Juifs est arrivé. Pendant qu’il exécutait le coup de coin, 3 mille de personnes ont été menées aux chambres à gaz.

Les wagons, bestiaux dans les futurs prisonniers et victimes, transportaient

Toutes les personnes – sélectionnées pour des travaux ou pas – sont ensuite dépossédées de tous leurs biens qui deviennent dès lors la propriété du IIIe Reich. Les Juifs destinés à l’extermination sont menés aux crématoires, les femmes séparées des hommes. Dans la chambre à déshabiller les prisonniers du Sonderkommando leur disent qu’ils y sont venus pour un bain et un épouillage. Mis à nu, les Juifs sont ensuite dirigés dans les chambres à gaz où le zyklon B les tue en 20 minutes. Les prisonniers transportent les cadavres dans le crématoire, mais avant de les brûler, ils examinent toutes leurs cavités pour retirer tous les biens précieux cachés. Ils rasent également les crânes des femmes : leurs cheveux vont être utilisés pour faire des perruques.
Les prisonniers sélectionnés sont, par contre, conduits au bâtiment du « sauna » pour être catégorisés, rasés, tatoués et inscrits dans le registre. D’après les témoignages des survivants, ce moment constitue un tournant pour chaque détenu : séparés de leurs familles, humiliés, ils sont installés dans les casernes pour subir une quarantaine. Dès lors ils ne sont pas adressés par leur nom ou prénom, mais par le numéro tatoué sur leur avant-bras.