Auschwitz III-Monowitz

L’effort de guerre allemand absorbe des coûts énormes et épuise tous les stocks de renforcement. Or, pour pouvoir continuer leur expansion, en 1941 les Allemands décident d’installer des sites de production d’essence synthétique et de caoutchouc synthétique dans la région de la Petite Pologne, riche en matières premières telles que chaux, eau et charbon.
Dans ce but, ils chargent IG Farben, une société allemande de production chimique, d’exploitation de ces ressources auprès du camp d’Auschwitz. Ainsi est fondé le camp de travail forcé, Auschwitz III-Monowitz, qui puise sa main-d’œuvre du camp souche, Auschwitz I.
Les prisonniers travaillent dans l’usine Buna, dirigée par les civils de la société IG Farben et par la SS. Les conditions de travail épouvantables et la sous-alimentation causent beaucoup de décès d’épuisement. Ceux qui sont inaptes au travail sont à l’avance envoyés dans les chambres à gaz à Birkenau et vite remplacés par de nouveaux arrivants. Ainsi meurent une trentaine de mille de prisonniers.

Conscience internationale

Les dirigeants occidentaux ne se rendent pas compte de l’échelle du crime allemand : ils découvrent la vérité grâce aux témoignages des fugitifs comme Jan Karski ou Witold Pilecki (celui-ci s’est mis volontairement dans le camp pour gagner des preuves du crime).
Vers la fin de la guerre, les Allemands commencent le processus de l’évacuation : 65 000 personnes sont envoyées aux travaux forcés en Allemagne, pendant que le reste de prisonniers est successivement assassiné. Les autorités du camp essayent d’effacer les traces de leurs crimes en brûlant les documents, les registres et en sautant les bâtiments. Ils sont néanmoins interrompus par les soldats de l’Armée rouge qui libèrent le camp : c’est seulement alors que l’opinion publique gagne conscience de l’échelle du crime allemand.
Prenant en compte le caractère dévastateur de l’occupation allemande sur les terres polonaises, il devient d’autant plus bouleversant de voir certaines personnes, institutions ou médias appeler le camp d’Auschwitz un camp de concentration et d’extermination polonais. Cela est une désinformation injurieuse portant atteinte à la dignité de la nation polonaise. En effet, les camps de concentration fondés sur le territoire polonais étaient administrés et gérés par le gouvernement allemand. De plus, la Pologne occupée par les forces militaires allemandes a cessé d’exister sur la carte de l’Europe, donc tout son territoire appartenait à l’Allemagne : or, les camps y construits étaient aussi dans le sens géographique des camps allemands. Le gouvernement polonais en exil, résidant à Londres, n’avait rien à voir avec la politique de l’extermination menée par les Allemands : et bien au contraire, il surveillait le mouvement de résistance polonais sur les terres occupées.